Né le 25 novembre 1914 à Strasbourg, E. Bohn fait ses études primaires et secondaires à Strasbourg.
A l'Ecole Normale d'Obernai, il fait connaissance avec l'Union Ste Cécile grâce au professeur de musique M. Julien Louis, membre du Comité Directeur de l'USC, qui faisait chanter des motets pour chœur d'hommes figurant dans le recueil Caecilia.
Instituteur et organiste à Walbourg, il participe, avec la chorale paroissiale, au grand rassemblement du Congrès Eucharistique National du 21 juillet 1935. 1800 chanteurs à l’Esplanade de Strasbourg, chantent sous la direction du jeune abbé Alphonse Hoch.
Après son service militaire, en octobre 1937, il est nommé à Schirmeck, où il reprend les contacts céciliens en tant que directeur de la chorale paroissiale.
Au printemps 1938, il participe à la première rencontre cantonale à Russ. La pièce grégorienne imposée fut l'Alleluia de la fête Dieu, avec son verset Caro mea.
En ce début de carrière à Schirmeck, il découvre dans un placard du futur logement de fonction, au-dessus de l’école, parmi une pile de numéros de la revue Caecilia, un recueil broché, la Festschrift, publiée à l’occasion du cinquantenaire de l’U.S.C (1932). Il en a lu et relu les articles documentés qui constituaient l’essentiel de la brochure et entrait ainsi véritablement dans la mouvance cécilienne, fidèle au célèbre Motu proprio (1903) publié in extenso dans Caecilia en 1928, à l'occasion du 25e anniversaire. En 1929, parution de l’encyclique Divini Cultus et lettre pastorale de Mgr. l’Evêque sur "la participation du peuple chrétien au chant liturgique".)
Avec le retour de la paix et la création de la grande chorale mixte (1945), il songe à parfaire sa formation musicale et s'exerce à l’écriture. Aussi, en 1950, quand Caecilia propose un concours pour la composition d’une messe, il se mit au travail pendant les vacances d’été et, début septembre, le manuscrit de la Messe dans les tons est prêt.
Dans Caecilia de janvier 1951, rendant compte du concours, on peut lire : "Quant à la messe de Mr. E. Bohn, elle ne pourra être comprise dans la catégorie des messes faciles demandées par concours. Dépassant largement le niveau habituel des publications courantes, cette composition est d'une valeur musicale telle que le jury a tenu à lui attribuer un prix hors concours. De teneur assez difficile et de structure très moderne, cette messe est tout à l’honneur du jeune instituteur-organiste de Schirmeck".
Par la suite, Mgr. A. Hoch a recommandé les compositions d'E. Bohn à la maison F.X. Le Roux. Bientôt parurent deux motets : Ave Verum et Salve Regina. La Messe des Pèlerinages paraît en 1954.
Sur proposition de Mgr. Hoch, E. Bohn devient membre du Comité Directeur de l'USC lors de l’Assemblée Générale du 21 septembre 1954 à Strasbourg. Ses compositions publiées dans Caecilia deviennent plus sages, plus pratiques. En 1956, Caecilia publie le premier article signé E.B. En 1966, Caecilia donne des nouvelles concernant le Nouveau Recueil de Cantiques. E.Bohn fait partie de la Commission du recueil.
La mort tragique de Mgr. Hoch (1967), maître de chapelle à la Cathédrale et Président de l’Union Sainte-Cécile, allait infléchir l'orientation de l’U.S.C. dans le sens d’un accueil plus favorable aux chants en langue du peuple sans pour autant rejeter le chant grégorien.
En serviteur fidèle de l’Eglise, le nouveau Président de l’U.S.C, le chanoine Paul Kirchhoffer allait gérer la passage vers une liturgie vivante, source de foi et de communion fraternelle. E. Bohn a suivi la ligne adoptée par le nouveau Président. Pour une dizaine d’années, il partage le même petit bureau à l'Evêché en sa qualité de secrétaire général et trésorier. Il prend sa retraite d’enseignant en 1972. A part une Etude sur le choral et une Leçon sur l’emploi dans la liturgie de quelques instruments, anciens et nouveaux, il se fit surtout rapporteur, comme il convient à un secrétaire général.
Après l’assemblée générale de 1973, avec l'arrivée de l’abbé Gérard Grasser, vice-président et animateur diocésain, il s’agissait de revenir à la méthode du chanoine Victori, c’est-à-dire, à une organisation forte, ainsi qu’à un travail en profondeur avec les chorales paroissiales. Le nouveau vice-président était l’homme de tout cela. Le directeur de la revue et son secrétaire-trésorier assuraient la permanence au bureau USC de l'évêché. Le travail principal d'E. Bohn consistait d’ailleurs à mettre en place une comptabilité précise concernant les différentes activités. Au bout de deux ans, il maîtrisais la situation et les utilisateurs des services de l'USC avaient pris de bonnes habitudes.
Jeune normalien puis instituteur et organiste à Schirmeck, il ne manque pas d'écouter à l’occasion le maître Marie-Joseph Erb, organiste de l’église St. Jean à Strasbourg. Il devint, peu avant la guerre, son professeur au Conservatoire de Strasbourg, pendant quelques mois. Rien d’étonnant donc que Marie Joseph Erb et Charles Hamm fussent devenues pour lui des modèles de musiciens d’église. Aussi, à l’approche du centenaire de l’USC, il entreprends dès 1981 la rédaction de l’ouvrage Cent ans de Musique Sacrée en Alsace. En tant que secrétaire général de l’association centenaire cette tâche lui revenait. Il y rend également compte du pèlerinage USC à Rome (1982) avec Mgr. Heckel.
Dans le cadre des festivités du centenaire de l’USC, en septembre 1982, à Châtenois, lieu de la rencontre historique de l’abbé Charles Hamm et de Marie-Joseph Erb en 1882, l’assemblée générale de l’après-midi acclame le nouveau président, l’abbé Gérard Grasser. E. Bohn reste secrétaire général mais est déchargé de la trésorerie. Soulagé, il anime le Centre d’Education Musicale et Culturel de la Robertsau et assure toujours la direction de la Chorale des Maîtres-boulangers.
Il profite d’une plus grande disponibilité pour composer davantage de musiques qu'il soumet, avant publication, à la Commission Musicale dont il reste membre. Il tient toutefois à rester plus personnel dans d’autres compositions qu'il ne soumet pas au visa de ses collègues. Ainsi en est-il de la Messe du Vitrail, qui trouve un accueil favorable à Marienthal, Weyersheim, la Robertsau, Marmoutier. Il vient d'achever son Livre d’Orgue, comprenant sept suites liturgiques, l'année même du décès de son épouse Marie-Antoinette (2001).
UNION SAINTE CECILE