Le vieux jardin


Le lac entoure et berce ton silence,
Petit jardin qui me semblait immense
Quand je jouais sous ton grand marronnier.

Dans tes vieux buis, le long des groseillers,
Je vois danser tous mes bonheurs d'enfance.

La vigne vierge et les rameaux du lierre
ont couronné de festons funéraires tes murs croulants,
Et tes rares gazons ne gardent plus la trace des saisons.

La mauvaise herbe envahit les allées,
Le doux encens des roses effeuillées
Ne monte plus vers la vieille maison.

C'était jadis, peut-être était-ce hier,
Mais tant d'étés ont passé, tant d'hivers,
Que je n'en sais ni les jours ni le nombre,
Et l'arbre centenaire étend toujours son ombre sur le jardin désert.








René Morax








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